PRÉSERVER TALAGARD est le site internet de l’association PHUR TALAGARD.
PHUR est un acronyme qui désigne les Propriétaires, Habitants, Usagers et Riverains du quartier et du massif du Talagard à Salon-de-Provence.
L’ORIGINE DE L’ASSOCIATION
Cette association s’est constituée en réaction à un projet conçu par la société VINCI Autoroutes et soutenu par le Maire de Salon-de-Provence, qui, s’il se réalisait, aurait des conséquences désastreuses sur la zone concernée. Il s’agit de la création d’un demi-échangeur complémentaire pour l’autoroute A7 à Salon Nord (avec une entrée en direction du sud et une sortie en provenance du sud) destiné à diminuer le trafic des véhicules qui traversent actuellement la ville. Si ce dernier objectif n’est contesté par personne et est souhaité par tous, le choix de la localisation de cet aménagement demeure inacceptable alors qu’existe une solution alternative. D’un coût équivalent et véritablement respectueuse de l’intérêt général, elle se situe sur le site de Roquerousse, géographiquement très proche.
UN « POUMON VERT DE LA COMMUNE »
Dans le massif forestier du Talagard, la garrigue méditerranéenne offre le spectacle pittoresque d’une nature encore protégée : chênes, oliviers, pins d’Alep, genêts, thym et romarin sauvages. Accéder à ses hauteurs permet de contempler un vaste panorama : de la ville de Salon-de-Provence aux Alpilles, de la plaine de la Crau à Berre l’Étang, jusqu’à la mer… Territoire depuis longtemps apprécié des chasseurs, ce lieu est aussi l’héritier d’une riche tradition pastorale dont témoignent des vestiges toujours conservés et restaurés : bories (abris de bergers), murs de restanques et bancau, oratoire, chemin muletier ainsi qu’une ferme du XVII ème siècle. Des apiculteurs ont également installé leurs ruches et perpétuent ainsi une savoureuse coutume régionale. Quatre sentiers de randonnée y ont été aménagés dont le charme bucolique est vanté tant sur le site de l’Office du Tourisme que dans une attrayante brochure éditée à cet effet. En 2014, dans son programme pour les élections municipales (dont une page est reproduite ci-dessous) le candidat Nicolas Isnard considérait, à juste titre, ce quartier comme un des « poumons verts » de la commune, qu’il importait de protéger. Devenu depuis premier édile, il n’entend donc pas respecter cet engagement pourtant essentiel à la sauvegarde de l’environnement de ses administrés.
UN QUARTIER EN DANGER
Simples promeneurs ou sportifs confirmés, adeptes de la marche à pied ou cyclistes émérites, rêveurs solitaires ou familles nombreuses, résidants salonais ou visiteurs de la région, une population d’une grande variété fréquente régulièrement le Talagard. Pour s’y rendre tout au long de l’année, que ce soit dans le cadre de leurs loisirs ou dans celui d’activités scolaires, pour atteindre le massif ou pour longer le canal EDF de la Durance, adultes et enfants ne peuvent emprunter qu’un seul accès : le chemin du Talagard. C’est précisément là que Vinci Autoroutes et le Maire de Salon-de-Provence désirent faire circuler quotidiennement quelques milliers de véhicules (voitures, motos et camions). Beaucoup d’habitations se trouvent à grande proximité, hors ou au sein d’un lotissement. Leurs occupants s’inquiètent des graves répercussions qu’un tel bouleversement aurait sur leur cadre de vie. Au-delà des nuisances inhérentes aux travaux de construction, l’augmentation considérable du trafic automobile s’accompagnerait d’un accroissement substantiel de la pollution et du bruit dont l’impact sur la santé publique s’avérerait particulièrement dangereux. Le risque d’accidents de la route s’intensifieraient dans un secteur qui inclut le centre aéré de la Bastide Haute (Salon Vacances Loisirs) et la Société Protectrice des Animaux (SPA Salon-de-Provence). Les propriétaires immobiliers craignent également une perte significative de la valeur de leurs biens, alors dépréciés par cette dégradation radicale.
LA GENÈSE DU PROJET AUTOROUTIER
Depuis plus de quarante ans, les maires de Salon-de-Provence qui se sont succédés ont cherché des solutions pour réduire la circulation automobile en centre-ville. L’option consistant à diriger le trafic en provenance du nord et en direction du sud vers l’autoroute A7 s’est rapidement affirmée comme une des pistes sérieuses à explorer. Des mandats de Jean Francou à ceux de Michel Tonon, de la simple requête formelle à l’étude la plus avancée, ces tentatives se sont heurtées aux refus des pouvoirs publics ou aux réticences de leurs interlocuteurs privés. D’un point de vue national, ce dossier n’a pas été jugé prioritaire sur les autres. Le 28 juillet 2016, la situation change : François Hollande, Président de la République se dit favorable à un nouveau plan de construction d’infrastructures routières locales et le concrétise le 2 septembre 2016 par la signature du Plan de Relance Autoroutier, décliné ensuite par les préfets de région dans un projet de contrat de plan 2017-2021. Une fois actée la décision d’y intégrer la création du demi-échangeur Salon-Nord, le Maire de Salon-de-Provence s’empresse d’en avertir les médias locaux (le 4 octobre 2016 à Maritima Info et le 5 octobre 2016 dans un article du quotidien La Provence) pour montrer à quel point il y est associé, ce que relativise un communiqué de presse de Jean-Pierre Maggi, alors député de la circonscription… Le coût est estimé à 22 millions d’euros dont 7 sont financés par l’État et la société des Autoroutes du Sud de la France (ASF, détenue par Vinci Autoroutes), le reste des dépenses étant assumé par la Métropole Aix-Marseille-Provence, le Département des Bouches-du-Rhône et la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Officiellement, si l’objectif est bien établi (soulager la circulation en ville de 7000 véhicules par jour), les modalités pour l’atteindre restent à définir : une consultation est annoncée. Cela laisse entendre que les emplacements restent encore à déterminer. Pourtant le 8 novembre 2016 face au Comité d’Intérêt de Quartier CIQ Canourgues–Talagard–Vert Bocage, Nicolas Isnard mentionne déjà clairement une entrée au Talagard et une sortie à Roquerousse. Convoqué selon la procédure d’urgence le 15 décembre 2016, le Conseil Municipal vote un financement par la commune de 800 000€ (dans le cadre du Plan de Relance Autoroutier et du financement par les collectivités locales : 9,7 millions d’euros sur un budget global de 19,2 millions d’euros, soit 50.5 %). Cette délibération, qui est approuvée à l’unanimité par les élus, ne précise pas l’emplacement du demi-échangeur. Ainsi, le mouvement s’accélère mais de cette précipitation ne peut hélas advenir qu’un projet mal conçu.
UN SIMULACRE DE CONCERTATION
Le 5 janvier 2017 est publié un arrêté préfectoral fixant les objectifs poursuivis et les modalités de la concertation avec le public sur le projet d’aménagement du demi-échangeur de Salon Nord sur l’autoroute A7 . La société Vinci Autoroutes est chargée de l’organiser dans un délai très réduit : du 30 janvier au 18 février 2017. Durant cette brève période, le dossier de concertation est consultable à la Maison de la Vie Associative ainsi que sur un site internet : Échangeur A7 Salon Nord. L’opinion est invitée à s’y exprimer, ainsi que lors de rencontres prévues à cet effet. En réalité, il s’agit plus de trois petites permanences de deux heures que de véritables réunions, l’urne disponible pour recueillir les contributions y est laissée sans surveillance (aucun registre ne permet de les noter) et, en ligne, il n’est possible de se prononcer que sur la globalité du projet sans discuter des cinq propositions qui sont formulées. Ces dernières données demeurent d’ailleurs invérifiables : Vinci Autoroutes gère et rend compte en même temps, sans le moindre recours à un quelconque huissier susceptible d’authentifier le bon déroulement de la procédure.
À ce stade, se manifeste encore une volonté de faire croire que plusieurs scénarios sont envisagés en ce qui concerne la localisation du demi-échangeur. Ainsi que le stipule le communiqué de presse de Vinci Autoroutes sur le lancement de la concertation publié le 1er Février 2017, trois propositions d’entrées et deux propositions de sorties sur les chemins du Talagard et de Roquerousse sont présentées. Puis, subrepticement, s’opère un glissement sémantique sur le site internet : le mot « proposition » est remplacé par le concept de projet à cinq « variantes ». Celles-ci y sont examinées de façon très superficielle, sans données économiques et financières (aucune étude d’impact n’est réalisée), afin de privilégier un « aménagement préférentiel » : l’entrée au quartier du Talagard (avec une photographie soigneusement cadrée pour minimiser la présence de nombreuses habitations à proximité) et la sortie au lieu-dit Roquerousse.
Au cours de cette période, selon certaines sources bien informées, l’association qui soutient l’action de Nicolas Isnard se serait mobilisée afin que ses membres participent en masse à cette consultation dans un sens conforme à la volonté du Maire. D’aucuns considèrent que ce procédé serait de « bonne guerre »… Ne serait-il pas plutôt contraire au droit s’il s’avérait qu’un élu de la majorité municipale exploitât ou fît exploiter ce fichier d’adhérents ? (Lire La Loi Informatique et Libertés Et Les Collectivités Locales) Dès lors, de tels agissements n’honoreraient pas leurs instigateurs et pourraient avoir contribué à fausser plus encore le résultat convenu de ce simulacre de concertation.
UN BILAN ORIENTÉ MAIS CONTRASTÉ
Le 14 juin 2017, l’arrêté préfectoral portant bilan de la concertation avec le public sur le projet d’aménagement du demi-échangeur de Salon Nord sur l’autoroute A7 approuve le bilan de la concertation publique par Vinci Autoroutes : le public serait favorable au projet. Toutefois, dans la note jointe (page 3 et 4 de l’arrêté) de la DREAL PACA (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) sont recensés l’opposition des riverains ainsi que les problèmes de nuisances et de sécurité au Talagard. Une pétition intitulée NON au projet d’aménagement autoroutier de l’A7 au Talagard – OUI au projet à Roquerousse, rassemblant alors 417 signataires, avait été remise aux autorités concernées. Vinci Autoroutes la mentionne mais considère qu’elle « ne peut être prise en compte car n’entrant pas dans le cadre réglementaire » : une manière mesquine d’écarter les gêneurs…
En conclusion d’un communiqué de presse publié le 31 janvier 2017 intitulé « Plan d’investissement autoroutier : 25 opérations en faveur de la mobilité dans les territoires seront réalisés sur les réseaux de Vinci Autoroutes », cette société précisait que « sous réserve de l’avis de l’ARAFER, puis de la publication des décrets en Conseil d’État correspondants », les opérations prévues pourraient commencer fin 2017. C’est également à la date du 14 juin 2017 que l’ARAFER (Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires et Routières) délivre son Avis n° 2017-051 du 14 juin 2017 relatif au projet de 17ème avenant à la convention passée entre l’Etat et la société des Autoroutes du sud de la France (ASF) pour la concession de la construction, de l’entretien et de l’exploitation d’autoroutes approuvée par décret du 7 février 1992 et au projet de contrat de plan pour la période 2017-2021. À la page 12 (section 3.5.2. sur les dépenses prises en compte pour le demi-diffuseur complémentaire de Salon Nord sur l’A7), au paragraphe 75, l’organisme « relève que le coût de construction présenté dans le dossier de saisine serait supérieur de plus de 30 % au coût de référence qu’elle a établi, s’agissant en particulier des postes « réalisation de l’ouvrage hydraulique » et «giratoire». Le coût de construction avancé pour l’opération soulève ainsi de sérieuses interrogations, en l’état du programme technique porté à la connaissance de l’Autorité ». Le 19 juin 2017, ce même organisme publie un communiqué de presse au titre éloquent : « Plan d’investissement autoroutier : l’ARAFER recommande une révision du plan de financement des projets ». Un argument budgétaire à prendre en considération dans une réflexion sur ce que coûterait la seule solution alternative et viable : aménager l’entrée du demi-échangeur sur le site de Roquerousse.
INCONVÉNIENTS DE L’ENTRÉE AU TALAGARD
S’il fallait absolument chercher un avantage à la solution consistant à créer l’entrée au Talagard plutôt qu’à Roquerousse, un seul pourrait être trouvé : une plus grande proximité pour les Salonais qui veulent aller vers Marseille. Cependant, cela ne représente qu’une distance de 1800 mètres, parcourue en seulement 2 minutes de trajet à 50 kilomètres/heures. Plus précisément encore, rejoindre le péage en partant du rond-point François Mitterrand impliquerait de parcourir 1 kilomètre si l’échangeur se situait au Talagard contre 2 kilomètres s’il se trouvait à Roquerousse : à peine 1 kilomètre d’écart… À contrario, cet argument n’est plus valable du point de vue des non-Salonais qui viennent des communes avoisinantes, au nord de la ville, et sont tout autant concernés par ce projet que les autres. Pour eux, Roquerousse est plus près. Une si faible différence présente donc un impact négligeable sur les clients d’une autoroute qui, par définition, choisissent ces voies de circulation rapide afin de parcourir de longues distances.
En revanche, pour les riverains et les usagers de ce quartier, les inconvénients de l’entrée au Talagard ne manquent pas : trente mois de travaux prévus avec tous les désagréments qu’ils impliqueraient, l’augmentation des nuisances occasionnées par le trafic (bruit, pollution), le manque de sécurité avec une circulation accrue sur le pont du canal EDF (circulation qui est déjà difficile pour les habitants, en particulier au niveau de la Bastide Haute), la présence de camions sur le chemin du Talagard (y compris ceux qui assurent le transport de matières dangereuses) incités à s’engager dans une zone urbaine alors qu’ils pourraient transiter à l’extérieur de la ville, par Roquerousse.
De plus, l’itinéraire choisi semble avoir été élaboré en dépit du bon sens. Dans un espace limité, est envisagée une entrée très peu pratique qui effectuerait une montée de 11 mètres vers l’A7, avec un péage à mi-parcours, 500 mètres après l’entrée à angle droit au Talagard. L’arrivée sur l’autoroute des véhicules qui l’auraient empruntée serait particulièrement délicate, compte tenu de leur faible vitesse, notamment pour les poids lourds.
Autre ineptie de ce projet, il impliquerait de réaliser un nouveau rond-point sur la route départementale D538, à l’intersection de l’avenue Jean Moulin et du chemin du Talagard, qui se situerait à seulement 100 mètres du rond-point François Mitterrand déjà existant : une aberration et un gaspillage de fonds publics… Par ailleurs, sortir du quartier du Talagard (en face du commissariat de police) aux heures de pointe deviendrait quasiment impossible avec, à gauche, un flux accru de véhicules en provenance de Salon-de-Provence et, à droite, les bouchons probablement engendrés par la succession de deux ronds-points. Pour les éviter et accéder à l’autoroute, beaucoup seraient tentés de passer du côté de la Bastide Haute, augmentant ainsi le trafic sur cette partie du chemin du Talagard totalement inadaptée à cette déplorable situation.
AVANTAGES DE L’ENTRÉE À ROQUEROUSSE
Le secteur de Roquerousse comportant très peu d’habitations, y aménager l’entrée du demi-échangeur ne bouleverserait pas la tranquillité d’un quartier résidentiel tel le Talagard. Il ne s’agit pas non plus d’une véritable zone naturelle : du poste électrique qui y est installé partent de nombreuses lignes à haute tension. Le réseau autoroutier y étant déjà très présent (non seulement la sortie d’un autre échangeur qui s’y trouve déjà mais aussi celle prévue pour Salon Nord), choisir d’y implanter cet accès supplémentaire en renforcerait la cohérence. Là-bas, à l’exception de ceux qui doivent assurer une desserte locale à Salon-de-Provence, les camions n’auraient pas besoin d’entrer dans la ville.
Par ailleurs, une conception moderne et responsable de ce type d’infrastructures implique d’y intégrer des parkings relais autoroute destinés à favoriser le co-voiturage. Là encore, le site de Roquerousse se révèlerait plus adapté en offrant de l’espace disponible tandis que la place manquerait au Talagard.
La solution Roquerousse ne présente aucun inconvénient si le projet est légèrement modifié. En effet, Vinci Autoroutes prétend qu’il serait indispensable d’araser la colline à partir du rond-point en service pour y réaliser l’entrée. Cependant, à peine 25 mètres plus loin, l’autoroute A7 est quasiment au même niveau qu’un chemin déjà existant, qui pourrait être exploité. Ignorer cette possibilité et insister sur l’ampleur des travaux à prévoir n’est qu’un subterfuge destiné à renchérir fictivement le coût de l’option Roquerousse au profit de celle que ces décideurs veulent imposer au Talagard.
FINANCEMENT, FONCIER ET TRAFIC
En 2012, la précédente Municipalité et Vinci Autoroutes / ASF (Autoroutes du Sud de la France) avaient commandé une étude de faisabilité au groupe international d’ingénierie, de montage de projets et d’exploitation EGIS. Elle prévoyait un coût de 10 millions d’euros pour une entrée au Talagard contre 10,3 millions d’euros pour une entrée à Roquerousse, soit seulement 3% d’écart dans la perspective de solutions quasiment identiques à celles présentées en 2017. Cette différence serait d’ailleurs compensée par l’économie de la construction d’un rond-point. Un seul suffirait si l’entrée et la sortie du demi-échangeur étaient réalisées à Roquerousse tandis qu’un second serait nécessaire dans le cas d’une sortie à Roquerousse associée à une entrée au Talagard.
Riche d’enseignements, ce rapport fournit d’utiles précisions, en particulier au sujet de la propriété foncière. D’un part, les terrains sur lesquels est envisagée l’entrée au Talagard appartiennent à l’État et non à Vinci Autoroutes ; de l’autre, c’est la Commune qui possède ceux situés à Roquerousse (totalement pour l’éventuelle entrée et à 95% pour la sortie) ! Autant d’informations cruciales que Nicolas Isnard semblait ignorer lors d’une réunion publique avec le CIQ Canourgues–Talagard–Vert Bocage organisée le 29 janvier 2018 (et relatée dans le quotidien La Provence, 31/01/18).
Autre inquiétante lacune révélée en cette occurrence : le Maire de Salon-de-Provence n’a pas conscience du réel impact que l’ensemble de cet aménagement aurait sur le trafic. L’étude EGIS permet de détailler la façon dont se composeraient les flux de circulation susceptibles d’emprunter l’autoroute A7 dans le cadre d’un tel dispositif. 1700 véhicules par jour correspondraient en fait à un transfert d’usagers qui ne passeraient plus par l’échangeur de Sénas tandis que 3900 véhicules par jour proviendraient de Grans-Salon Sud (et se déplaceraient donc dans le sens sud–nord au lieu de nord–sud actuellement). En définitive, le bénéfice pour la ville s’élèverait seulement à 1400 véhicules par jour qui éviteraient de la traverser. Un volume, certes pas négligeable, mais très inférieur au chiffre de 7000 mis en avant par les promoteurs du projet.
CARTE INTERACTIVE DU SECTEUR CONCERNÉ
La carte affichée ci-dessous présente un panorama du secteur concerné. Elle démontre clairement la nécessité d’aménager l’entrée du demi-échangeur de Salon Nord dans le secteur de Roquerousse plutôt que dans le quartier du Talagard où se trouve une zone résidentielle (en rouge) et où se situe l’unique accès au massif. Ses fonctions interactives (glissement-déplacement ou utilisation de la fonction zoom) permettent de visualiser ce qui distingue nettement ces deux lieux : densités d’habitations (en violet) et fréquentations des espaces (en vert). Les itinéraires en bleu correspondent aux divers trajets que des véhicules pourraient emprunter pour accéder à chacune de ces « variantes », distantes de seulement 1800 mètres (soit deux minutes en roulant à 50 kilomètres/heure). Cliquer sur les repères permet d’accéder à plus d’informations contextuelles ainsi qu’à des photos prises sur place.
Cette carte est aussi consultable ici : Carte Interactive – Préserver Talagard
LE DISCOURS INCONSTANT D’UN MAIRE
Si, comme indiqué plus haut, le candidat Nicolas Isnard se voulait le protecteur du Talagard, poumon vert de la ville, l’actuel Maire de Salon-de-Provence a fréquemment modifié sa position sur la défense de ce quartier. L’annonce de la décision du plan de relance autoroutier par le Président de la République a sans doute provoqué sa grande fébrilité. Lui a alors importé d’agir vite plutôt que sagement. En faisant preuve de tout l’opportunisme nécessaire face à une telle aubaine, il n’a eu de cesse d’accorder toutes les libertés à Vinci Autoroutes de peur que cette société décide d’abandonner le projet. Son objectif prioritaire consistant à pouvoir claironner qu’il allait réussir là où tous ses prédécesseurs avaient échoué, il fit peu cas du dommage collatéral que pourrait subir un quartier de la ville qui l’a élu. Interviews vantardes à la presse, fanfaronnades au CIQ : dans un premier temps, il ne se méfie pas et sous-estime la réaction. Peut-être se figurait-il que les principaux concernés ne comprendraient pas quel mauvais sort leur était réservé ? Puis, prenant conscience du mécontentement croissant, Nicolas Isnard a alors recouru aux ruses les plus sournoises – mais pas les plus subtiles – pour tenter de se dédouaner.
D’abord, il impute l’entière responsabilité à Vinci Autoroutes : « Le projet (lui) a été présenté comme ça. Je n’ai pas eu le choix. » (La Provence, 06/03/2017), « Que faites-vous si l’on vous dit : c’est ça ou rien. » (La Provence, 18/03/2017), « Il n’y a pas eu de choix possible de la part de Vinci. Personnellement, l’entrée au Talagard ça ne me choque absolument pas… Il n’a pas été demandé au Maire de choisir le tracé. Il n’y a eu aucune discussion possible. » (Le Régional, 22/03/17). Ces déclarations, parfois prononcées en Conseil Municipal, après remise de la pétition, révèlent un piètre sens de la démocratie. À quoi sert d’élire un Maire si c’est une entreprise privée qui décide de l’avenir de certains de ses administrés ? N’est-il pas de sa responsabilité, en usant de son pouvoir et de ses nombreuses relations politiques, d’obtenir les conditions permettant de satisfaire l’intérêt de tous ? Après publication du bilan de la concertation publique (dès le 14 juin 2017), il feint de ne pas être encore au courant : « c’est Vinci qui dispose d’éléments techniques que je n’ai pas, qui a choisi d’entrer au Talagard et de sortir à Roquerousse. De mon point de vue l’objectif suprême c’est de voir cet échangeur doubler. » (Le Régional, 19/07/2017). Toujours à propos de ce document officiel, disponible depuis presque un mois et demi, lorsqu’il est question de savoir quelle est sa réaction, s’il l’a lu, il répond : « Pas dans le détail, le Préfet de région doit me tenir informé. Une présentation sera faite aux riverains. Et je n’ai pas la compétence pour parler d’un tracé… Les riverains ne sont pas contents mais je regarde l’intérêt général. » « Pas celui de Vinci ? » lui demande-t-on. « Ça, c’est sûr ! », réplique-t-il (La Provence, 28/07/2017). Les faits semblent pourtant contredire cette affirmation.
Ensuite, à l’approche de Noël, Nicolas Isnard ne subit plus les événements et distribue les cadeaux. Plus d’un an après le lancement du projet de demi-échangeur, une réunion publique sur la transparence budgétaire permet d’apprendre que, pour la coquette somme de 60 000 euros, « un bureau d’études a été mandaté afin de lister les aménagements qui seront nécessaires » (Le Régional, 20/12/2017) et obtenir ainsi de Vinci Autoroutes un mur anti-bruit au niveau du quartier des Magatis, voire dans d’autres secteurs. Il s’apprête également à négocier avec ASF la gratuité du trajet entre l’échangeur au Talagard et celui au sud de la ville (La Provence, 23/12/2017), ainsi que la gratuité entre Jardiland et Roquerousse (Le Régional, 27/12/2017). Reste à connaître quel est précisément le cahier des charges de cette onéreuse et tardive étude…
Nouvelle année, nouveaux habits : Nicolas Isnard endosse ceux du grand bâtisseur. « Nous avons lancé plusieurs grands chantiers très différents sur lesquels nous souhaitions avancer particulièrement, comme le nouvel échangeur autoroutier au nord de la ville… » (tpbm presse, 02/01/2018). Il serait donc à l’origine de tout… S’attribue-t-il un mérite qui ne serait pas le sien ou assume-t-il enfin d’être celui qui n’hésite pas à arracher un des « poumons verts » de sa ville ? Dans ce dernier cas, il n’est peut-être plus nécessaire d’utiliser les éléments de langage dont il n’a que trop abusé, en évitant de prononcer en public « Talagard » au profit de l’expression « Salon Nord » lorsqu’il lui a fallu évoquer le projet de demi-échangeur. Rester vague pour ne pas prêter le flanc à la polémique : ce procédé éculé ne fonctionne plus. Celles et ceux qui veulent PRÉSERVER TALAGARD resteront vigilants.
MISE AU POINT POLITIQUE
S’il apparaît que ce site juge très sévèrement l’action et le comportement de Nicolas Isnard, il serait erroné de le considérer comme partisan ou de percevoir PHUR tel un organe de l’opposition municipale. Cette association est ouverte à tous, sans exclusive, quels que soient les opinions ou engagements. Seule compte la volonté de se battre pour défendre le quartier du Talagard. Parmi ses membres, se trouve même une élue de la majorité qui, en tant que riveraine, est particulièrement sensibilisée à tous les aspects du problème. Son profond désaccord sur ce sujet avec le Maire de Salon-de-Provence n’est d’ailleurs pas un cas isolé au sein de son camp. Aucun ne conteste la nécessité du demi-échangeur à Salon Nord mais d’autres conseillers municipaux du même groupe préfèrent l’option Roquerousse. Seuls les plus zélés courtisans, soucieux de leur place sur une liste électorale lors de prochaines échéances, manifestent ostensiblement leur enthousiasme pour ce sinistre projet et leur solidarité avec l’individu qui le porte.
Plus largement, les dirigeants des autres communes concernées (Eyguières, Lamanon) ne sont guère convaincus par le choix de cette localisation déraisonnable, soumise aux diktats de Vinci Autoroutes. Une vision à long terme des enjeux de l’urbanisme dans le pays salonais ne peut d’ailleurs que conduire à envisager le prolongement de la ville dans la direction de Roquerousse. Jadis, un des slogans de campagne de Nicolas Isnard le présentait comme « la force de l’avenir » : l’exercice de ses responsabilités démontre pourtant la faiblesse de son discernement. Il ne perçoit pas où se situe véritablement l’intérêt général mais se précipite dès qu’il s’agit de prendre la moindre décision susceptible de flatter son ego. Il fait également preuve de mépris à l’égard de celles et ceux qui contestent ses positions. Il traite avec désinvolture les signataires de la pétition, s’assure que PHUR n’obtienne aucun stand lors de la journée des associations ou ne respecte pas son engagement à organiser, en temps utile, une réunion rassemblant tous les protagonistes.
Si Nicolas Isnard aimait sa ville autant qu’il le prétend, il devrait juste comprendre que « Réussir Salon » ne doit pas signifier « Sacrifier Talagard ».